Le groupe britannique Talk Talk publiait il y a 31 ans un album qui a durablement marqué l’épopée musicale des années 1980. La mélodie entêtante du titre éponyme, It’s My Life, résonne toujours aujourd’hui, à la radio, comme dans des spots publicitaires.

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Le chanteur du groupe Talk Talk Mark Hollis en concert en juin 1986

En février 1984, la popularité de la formation fondée au Royaume-Uni était à son apogée avec la sortie de leur album emblématique. Elle fut suivie de trois singles, et notamment Such a Shame et It’s My Life.

Talk Talk est un groupe britannique de new wave, une des nombreuses formations constituées durant la fin des années 1970 ayant opté pour des mélodies utilisant des synthétiseurs et des boîtes à rythme, tout en composant des paroles au ton plus joyeux, à l’opposé du mouvement punk. Active pendant dix ans de 1981 à 1991, la bande n’a jamais évolué, avec Simon Brenner aux synthétiseurs, Lee Harris à la batterie, Paul Webb à la guitare basse, et l’emblématique Mark Hollis au chant.

Pour cet album, Mark Hollis a été l’auteur de l’intégralité des chansons. Tim Friese-Greene, le producteur du groupe, l’a accompagné à la composition pour trois titres (Dum Dum Girl, It’s My Life et Does Caroline Know?), tandis que les quatre membres sont tous crédités sur un seul titre de ce LP : Call In the Night Boy.

Des nouvelles caractéristiques musicales à l’origine du succès

Pour la première fois, le groupe a opté pour l’utilisation de la guitare électrique, habituellement laissée aux formations rock et punk. Les groupes new wave préféraient à l’époque une imitation de la guitare électrique à partir des synthétiseurs. Quand les solos présents sur les titres étaient uniquement des improvisations sur claviers, on peut entendre pour la première fois un solo de guitare sur le titre Such a Shame.

Le contenu de cette chanson s’inspire d’un ouvrage intitulé L’homme Dé publié par Luke Rhinehart en 1971, évoquant le parcours irrationnel d’un psychiatre vivant au gré du vent à partir d’un simple jeu de dés. Mais la véritable prouesse est surtout musicale : boîte à rythmes, synthétiseurs, et aussi une basse électrique jouée avec un tournevis par Paul Webb, lui permettant d’être encore plus perceptible pour l’auditeur.

L’autre single, It’s My Life, s’inscrit pleinement dans les titres néo-romantiques new wave de l’époque, évoquant l’aveuglement d’une personne pour son ou sa partenaire, au comportement volage.

Face à la popularité médiatique et commerciale

À l’instar de Dire Straits, Talk Talk est un groupe humble qui n’est pas très affable lors des campagnes médiatiques. Dans les faits, si les premiers clips du précédent album The Party’s Over mettait volontiers en scène Mark Hollis et ses compères, les suivants témoignent de la volonté du groupe de ne pas se fondre dans le moule industriel. Mark Hollis, aux convictions et comportements déroutants à l’époque tel que son végétarisme, semble se moquer de ces mini-films sur-diffusés sur MTV. Dans le vidéo-clip de It’s My Life,  un ruban adhésif virtuel fait en sorte qu’il ne puisse pas chanter, et celui de Such a Shame est rythmé par les pitreries et grimaces du chanteur.

Un héritage encore présent aujourd’hui

Avec trois autres albums suivants, The Color of Spring en 1986, Spirit of Eden en 1988 et Laughing Stock en 1991, le groupe abandonne progressivement synthétiseurs et claviers électriques pour privilégier des mélodies plus expérimentales accompagnées d’instruments classiques.

Le chanteur Mark Hollis, après avoir publié un remarquable album solo en 1998 nous quittera plus de vingt ans plus tard, en 2019.

Même si le groupe n’a connu que deux véritables albums retentissants tout au long de la décennie 1980, ces titres emblématiques restent intemporels et font l’objet de nombreuses reprises, à l’instar de celle de No Doubt, ayant connu un véritable succès dans les boîtes de nuit à sa sortie en 2003. On peut l’entendre actuellement dans un spot publicitaire pour une grande marque automobile. 

De quoi inciter les jeunes générations à s’intéresser à l’itinéraire et l’histoire de ce groupe atypique.

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